Antonio de Thorres (1817-1892) est généralement considéré comme étant à l’origine de la guitare moderne et souvent pris comme point de départ de sa fabrication. Une de ses premières guitares est datée autour de 1840.
Archives par mot-clé : lutherie
Le bois de lutherie
Il est utilisé et choisi particulièrement pour chaque pièce intervenant dans la fabrication des guitares. Les fournisseurs spécialisés importent les bois du monde entier, ainsi les luthiers peuvent choisir aisément dans leur stock. Le bois devrait toujours être débité en quartiers, les cernes de croissance apparaissant perpendiculairement à la face de la planche.
Le bois subit des modifications structurelles lors du séchage, perdant une grande partie de son eau (contenant 6 % d’humidité, il est communément utilisable). Les huiles et résines s’altèrent et durcissent, impliquant un fort rétrécissement du fil du bois en travers. Ce séchage devrait être contrôlé (hygrométrie) uniformément sur la structure du bois, ainsi les planches sont-elles enduites de paraffine à leurs extrémités, empilées et séparées par des tasseaux. Le bois est alors mis en séchage soit naturel, soit en étuve et ce, idéalement pour une durée minimale de 5 ans.
La table d’harmonie
De loin la partie la plus importante de la guitare, (bien que l’instrument dans sa totalité a encore plus d’importance) sa préparation requiert la plus grande attention car elle est l’âme de l’instrument. La pièce de bois dite de résonance, doit être débitée en quartiers, cernes annuels perpendiculaires à la face, régulièrement espacés et son fil parallèle à la surface.
On peut aisément apprécier la qualité du grain qui doit être régulier à la surface de la table et, bien que l’écartement des lignes va croissant vers l’extérieur de l’arbre, il est souhaitable d’en compter de 15 à 20 par pouce (25,4 mm).
La table étant planée jusqu’à des épaisseurs de près de 2 mm, toutes ces caractéristiques premières sont à l’origine de la rigidité du bois et gage d’une bonne sonorité.
Le fond et les éclisses
Les matériaux de construction pour le fond et les éclisses sont typiquement des bois durs, cependant que par le passé certaines variétés d’épicéa massif et plaqué ont été utilisées.
Les variétés de ces bois dits durs les plus en vue sont le palissandre, l’acajou et ses dérivés, l’érable, le cyprès venant de l’Espagne et de l’Italie, plus spécialement utilisé pour les guitares flamenco et le yellow cedar d’Alaska (cyprès canadien) du nord de l’Amérique, se substituant parfois à cette variété européenne.
Le palissandre du Brésil (Dalbergia nigra)
De toutes ces essences, la plus hautement prisée est incontestablement le palissandre du Brésil et de loin la plus chère aussi. On le trouve dans les forêts côtières de l’état de Bahia au Brésil. Aussi appelé jacaranda ou palissandre de Rio, celui-ci a été d’un important commerce depuis sa découverte par des explorateurs européens il y a plusieurs centaines d’années. Il est assurément le plus beau et le plus exotique de tous les bois durs tropicaux.